mardi 14 avril 2009

BATTANT


Battons la mesure, battons des pieds et des mains, Battant vient battre tambour battant le rock quand il est chaud bouillant !

Battant est un groupe Londonien signé chez Kill th DJ, un label Parisien branchouille. Ce trio ascendant et incandescent se composé de Tim Fairplay à la guitare tonitruante, Joel Dever au synthé entêtant, et la franco canadienne Chloé Raunet au chant puissant et hypnotique, fille spirituelle de Joe Strummer et Siouxsie Sioux.



Quand le punk vient draguer, à l’ancienne, l’électro, ça donne «Battant », c’est du moins la manière la plus simple mais probablement la plus efficace de décrire ce trio fort prometteur !
En février dernier ils nous ont offert un pur moment rock’n’roll d’électro intelligemment négligée, un album électro garage intitulé « No Head » qui se décline en onze titres solides et entraînants.


No Head :
Mark twain
Highway hopeful
Rerinse
The lurker
Yokohama rc
The butcher
Radio rod
Socket
Human rug
Bruise
Kevin (1989)

Les membres de « Battant » pratiquent un rock tout en puissance accompagné d’une ligne électro façon new-wave dont la clé de voute se trouve être la voix de Chloé Raunet. Leur musique est à la fois légère et entrainante mais également noire et enivrante.

Pas étonnant, lorsqu’on creuse un peu, de découvrir, parmi leurs influences, des groupes tels que « Devo », « The Stooges », « The Velvet undergroud », « New Order », mais surtout « Siouxsie and the Banshees ». Pour ceux d’entre vous qui connaissent , la référence sera frappante au sens ou Chloé Raunet adopte un style décousu et tout en force à la Siouxsie Sioux. De quoi faire baver votre humble serviteur ! Je ne pouvais donc pas esquiver «Battant », mais vous l’aurez sans doutes compris, c’est aussi, pour moi, un prétexte pour vous parler de "Siouxsie and the Banshees".


Siouxie and the Banshees compte parmi les plus sous estimés des groupes musicaux, surtout lorsqu’on voit tous ceux qui ont été inspirés par nos harpies, The Cure, Massive Attack, Garbage, plus récemment LCD Soundsystem et tant d’autres.

Siouxie and the Banshees fait partie de ces groupes qu’on a du mal ranger dans des boites bien définies. S’il fallait décrire le son « Banshees » je dirais que c’est du punk gothique à forte tendance new-wave.





Les textes ainsi que la musique de siouxsie and the banshees sont le vaisseau d’une énergie pure, sans fioritures, et d’une mélancolie accablante. En écoutant ces textes portés par la voix de siouxsie Sioux, de son vrai nom Susan Janet Ballion, vous ne pourrez pas rester indifférent, soit le style ne vous parlera pas, auquel cas vous détesterez, soit au contraire, sans pour autant aller jusqu’à en comprendre le substrat, vous serez submergés par des émotions diverses et variées.
Il y a eu pas mal de turn over dans la tribu, en effet, on a pu y voir Robert smith en guitariste, qui s’est fortement imprégné de ces créatures nocturnes, de même que John Simon Ritchie, plus connu comme le Sid vicious des sex pistols , mais c’était en 76 donc du temps de « Suzy and the Banshees »!

Regardez qui on retrouve à la gratte!

Siouxsie nous a également gratifiés d'une version surcocaïné de "Helter Skelter" de ces bons vieux Beatles!



Pour revenir au sujet, il faut reconnaitre que « Battant » a une culture musicale vraiment exceptionnel et nous livre un produit fini vraiment innovant contrairement à ce que certains détracteurs semblent penser. En effet jusqu’ici en matière d’électro rock on nous proposait surtout du son à la Justice, MGMT, Midnight Juggernaughts…, ne vous vous méprenez pas sur mes propos les trois groupes que je viens de vous citer sont eux aussi d’excellents maçons de l’électro rock, mais « Battant » apporte sa pierre à l’édifice d’une manière différente. On mélange souvent Rock et new wave, rock et électro, électro et new wave, mais avec « Battant on a les trois en même temps avec le prisme punk/garage.


René BOYLESVE aurait tout aussi bien pu nous compter l’histoire d’une prêtresse des harpies qui excitait du rivage, battant du pied, de la main, et tendant à bout de bras le calumet de la guerre à nos amis sans têtes.

lundi 16 mars 2009

The Whitest boy alive


The Whitest boy alive.

Plus blancs que blanc, moitié G33ks moitié Nerds, qui a dit qu’il fallait être black pour groover ? Je vais vous parler cette semaine de « The whitest boy alive », avis aux amateurs de funk, à tout moment vous pouvez tomber sous le charme.
Il ne s’agit pas d’un nouveau projet de Michael Jackson, mais d’un groupe norvégien qui s’engage, à n’en point douter, sur le sentier du succès.

The whitest boy alive c’est un peu les 4 fantastiques !

Leurs super pouvoirs agissent directement sur les facultés auditives ainsi que psychomotrices des humains qui prêtent une oreille à leur musique : Erlend Oye le leader au chant et à la guitare, Marcin Öz à la basse, Sebastian Maschat aux percussions, et Daniel Nentwig au clavier.

The whitest boy alive c’est un peu des rencontres, des gens qui se sont tendu la main peut-être à un moment où d’autres ne pouvaient pas, où ils étaient seuls chez eux. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée. Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face, vous diriez le miroir qui vous aide à avancer, mais là je m’emporte !

Erlend Oye joue pas mal de coups avant de tirer cette main gagnante, ce carré d’as. En effet, Il a commence sa carrière au milieu des 90’s avec le groupe « Skog ». C’est d’ailleurs à cette occasion qu’il fait la connaissance d’Erik Glambeck Boe, avec qui il formera plus tard le groupe « Kings of Convenience ». Il part ensuite à Londres en 1997 pour jouer avec le groupe « Peachfuzz ». Cette expérience est de courte durée dans la mesure ou dès 1998 il retourne en Norvège pour former « Kings of Convenience » avec son ancien partenaire Erik Glambeck Boe. «Kings of Convenience” officie dans un style très folk et acoustique. Nos deux frères de fortune sortent deux albums, “Quiet is the New Loud” en 2001, et “Riot on an Empty Street” en 2004. Ce dernier sera littéralement encensé par les médias spécialisés. En 2006, ils nous lâchent “Versus” qui est un recueil de remixes de leur premier album.
Erlend Oye se lance parallèlement dans une carrière solo pour nous offrir l’excellent « Unrest » en 2003 ainsi qu’un volume de la franchise DJ-Kicks en 2004.
Il va collaborer avec de nombreux artistes dont les plus illustres seront Morgan Geist et Röyksopp.

Le 28 fevrier dernier à Berlin, The whitest boy alive se produisait dans la vitrine de la boutique "ic" :

The whitest boy alive c’est un peu le hasard qui fait bien les fait les choses !
Il faut attendre 2006 pour écouter le premier album de « The whitest boy alive » intitulé « Dreams », mais c’est en 2003 que s’est formé le groupe. Il s’agissait au départ d’un projet électro/dance, qui au drapeau à damiers a donné une musique pop/folk légèrement funky.
Ce mois ci « The whitest boy alive » nous livre « Rules », un album enregistré au Mexique, toujours pop mais à grande tendance funk et avec une pointe électro enfin prononcée. « 1517 » illustre assez bien ce mélange étonnant, à la fois smooth et énergique, pop, électro et funk.
Erlend Oye déclarait récemment : “J’ai le sentiment que “Rules” est un aboutissement de ce que l’on cherche à faire depuis quelque temps. Pour le dire franchement, on voulait être un groupe de rock qui joue de la house music”. Pour le Rock c’est pas encore ça, mais cela n’empêche pas « Rules » d’être un album bien ficelé aux mélodies entraînantes qui ne manqueront pas de vous donner l’envie de danser .

Listing des chansons de Rules :

01. Keep A Secret
02. Intentions
03. Courage
04. Timebomb
05. Rollercoaster Ride
06. High On The Heels
07. 1517
08. Gravity
09. Promise Less Or Do More
10.
Dead End
11. Island



Quoiqu’il en soit, The whitest boy alive c’est surtout Quatre garçons pleins d’avenir ! Si vous souhaitez les voir bientôt, le groupe sera à La Maroquinerie à Paris le 15 avril.
Rodin l’avait si bien dit, « voilà la merveille des merveilles! Un rythme exquis ; mais, de plus, quelque chose de pensif ».

lundi 9 mars 2009

Grand Duchy



En l’an de grâce 2009, le grand Duc Black Francis, s’en va en croisade apporter la lumière rock des Pixies et de Frank Black sur les terres de l’électro-pop.


Black Francis ou l’histoire d’un homme aux multiples facettes.

Pour ceux à qui le nom de Black Francis ne dit rien, remontons quelques années en arrière, en fait remontons directement au 6 avril 1965. C’est à cette date que naquit à Boston Charles Michael Kittridge Thompson IV, leader et membre fondateur des Pixies. Celui-ci se fit connaitre sous le nom de Frank Black à la séparation du groupe, et enregistra 17 albums sous ce pseudonyme entre 1993 et 2006. C’est au courant 2006 qu’il reprend son pseudo de l’époque Pixies, pour arborer le nom de Black Francis, le temps de deux albums, « Bluefinger » en 2007, et « Svn Fngrs » en 2008.
Février 2009 marque le grand retour de ce personnage culte du rock dans un style différent mais toujours nimbé de l’aura des « Pixies ».

Black Francis ou l’histoire d’un aventurier des temps modernes.


Que l’on aime ou pas les pixies, que l’on trouve le personnage de Frank Black horripilant ou génialissime, que ses albums aient connu les cimes de la gloire (toutes proportions gardées) ou les profondeurs abyssales, force est de constater le caractère aventureux et expérimental de ses œuvres. Ce qui caractérise probablement le mieux Frank Black c’est cette curiosité dont il fait preuve et qu’il nous livre dans chacun de ses albums, tout en restant fidèle à sa patte.
« Petits fours », le premier album de Grand Duchy, n’échappe pas à la règle. Frank Black nous emmène cette fois ci dans un univers qui revisite des styles classiques du rock façon électro à la sauce Frank Black, sans pour autant verser dans la récup . Les petits fours servis par Grand Duchy seraient ainsi une créature mythologique du rock revue par le Dr Moreau. On n’est pas dépaysé mais malgré tout interpelé. Les chansons que nous propose Grand Duchy sonnent telles de vieux classiques nouveaux ! « Lovesick » en est une parfaite illustration. Dès les premières notes on pense Rolling stones « gimme shelter » puis on laisse place à la surprise que suscite la ligne de synthé qui démarre peu après ! Je vous invite ardemment à vous rendre sur leur myspace pour vous faire une idée.
Cette confusion des genres donne un résultat agréablement surprenant.
Oui !Grand Duchy est un néo-classique !


Petits Fours
1. Come On Over To My House
2. Lovesick
3. Fort Wayne
4. Seeing Stars
5. Black Suit
6. The Long Song
7. Break The Angels
8. Ermesinde
9. Volcano!

Black Francis ou l’histoire d’un homme à femme… sa femme !


Je n’aborderai pas ici sa relation notoire avec Kim Deal (bassiste des Pixies, puis des Breeders).
Grand Duchy c’est avant tout le dernier bébé de Frank Black et Violet Clark, son épouse au quotidien comme dans ce nouveau projet qui donna parfois lieu à des séances d’enregistrement mouvementées entre les deux tourtereaux. Evidemment c’est beaucoup plus tonique quand les divergences artistiques s’en mêlent !
Violet Clark est une ancienne diplômée d’histoire de l’art, une musicienne, qui un jour rencontra son futur époux dans une vieille allée alors que celui-ci s’éreintait à transporter son matos.
Ceci dit, cela ne nous apprend rien sur son apport à Grand Duchy. Sa contribution c’est surtout une voix particulière, à mi-chemin entre Patti Smith et Siouxsie Sioux.



Grand Duchy ou une expérience réussie !

Ce qu’il faut donc retenir de ce groupe, c’est qu’il est un alliage un peu vieillot du géni de Franck Black et de la voix de Violet Clark, qui aurait rencontré le monde moderne, pour donner naissance à un album légataire du savoir des anciens et génétiquement modifié pour entrer de plein pied dans le futur.
Remercions le grand-duché du Luxembourg pour son cadeau.


Dumas l'avait bien compris, chacun réclame un trône, ou pour le moins un grand-duchy!